Alnaïva
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 Quand les Souvenirs reviennent...

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Sélia Togon
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Sélia Togon


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MessageSujet: Quand les Souvenirs reviennent...   Quand les Souvenirs reviennent... Icon_minitimeSam 19 Jan - 11:12

Aube.
Jour.
Crépuscule.
Nuit.

Lune.
Etoile.
Ciel noir.
Lumière.




Souvenirs.
Souffrance.
Douleur.
Attirance.



¤



J'avais passé une journée, assise en tailleur, là, à ne rien faire.
Ne rien faire... Méditer.
Laisser les souvenirs revenir.
Et me hanter de nouveau.
Encore et encore.

La douceur de la nuit carressait mon visage et je contemplai la mer devant moi.
Il n'avait pas une vague.
Pas une houle.
Pas de colère...

Je tâchai d'en faire de même.
Telle l'océan résistant au vent, je resistais à la tristesse du souvenir.
Le vide m'attirait.
Je chassai cette pensée.

Souvenirs...


¤




- Maman, Maman!
-Oui ma chérie ?
- Pourquoi on ne vole pas comme les oiseaux ?
Shénya sourit.
Sa fille, du haut de ses 7 ans, posait énormément de questions, et la plupart n'avaient pas vraiment de réponse.
Questions... Elle arpentait les plus biscornues, les plus inévidentes et les plus ordinaires.
Tous les genres de question.

La jeune femme passa sa main dans les cheveux de la petite fille et décreta:

- C'est une bonne question... Autrefois j'y ai beaucoup pensé. Et puis la réponse s'est offerte à moi comme une évidence...
- Et qu'est-ce qu'elle t'as offert?
Shénia fut secouée d'un rire. Elle ébourrifa les cheveux de Séli et continua:
- Elle m'a offerte la réponse...
- Comme un cadeau?
- Oui, comme un cadeau.
- Et c'était quoi?
- Toutes les races sont différentes. Si l'homme n'a pas hérité d'elle, il a en revanche hérité d'un autre pouvoir.
Sélia, dubitative, montra un visage crispé de concentration.
- Je vais goûter, déclara-t-elle simplement.


¤


Je laissai mon esprit vagabonder le long de mes pensées. Mes parents me manquaient. Surtout ma mère, à vrai dire...
Mais la Mort me les avait enlevés.
Et l'envie de les rejoindre m'avait plusieurs fois touchée. Seule ma volonté m'avait permis de vivre.
De survivre.

Je m'approchai du vide et me mis à genoux.
Je ne regardai pas le petit caillou se détacher du bord et tomber dans le vaste néant de la mer.
Je basculai.
Je dégringolais, le long des falaises, et l'abîme s'ouvrit sur moi.
Je rappelai soudain mon esprit et m'alongeai.
Douleur.
Je ne voulais plus être seule.
Rien qu'à ce moment, j'aurais voulu que quelqu'un m'accompagne dans ma souffrance.
Rien qu'une personne.

Mon esprit se remit à vagabonder.
Avec le ciel cette fois-ci.
Je dansais parmis les étoiles, chantais à la lune et me baladais dans le ciel, à la recherche d'une présence. N'importe qui.
Et puis plus rien.
Le Noir.
Néant.

Je me débattis.
Echapper à la solitude, à tout prix.
Ma raison commença à partir, petit à petit.
Je me convulsai sur le sol de pierre et soudain, le ciel réapparut.
J'étais réstée trop longtemps seule.
Cela ne pouvait durer.


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Layla
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MessageSujet: Re: Quand les Souvenirs reviennent...   Quand les Souvenirs reviennent... Icon_minitimeDim 20 Jan - 2:16

Déployer ses ailes… Non. Pas aujourd'hui, pas maintenant. L'humeur n'y était pas. Dans ce crépuscule chantant, il ne fallait pas troubler le silence qui m'entourait. Je refusais de croire que la vie était tellement… dure. Dans des lieux comme celui-ci, personne n'arrivait à penser à ça. Même la joie que l'on ressentait… Ces falaises, magnifiques, pleines d'une grandeur étrange qui donnait envie d'y rester tout le jour. Alors que la nuit tombait doucement, je ressassais dans mon esprit ce passé, essayant de trouver, dans ma mémoire, la faille me permettant de me souvenir de ces jours. Quand même… J'ai passé quand même des années, entre le lac Gris et le Désert Blanc… Plus de 180 ans… ( 6 âge humain ) et 240 ans entre ce jour où l'on m'a enlevé et celui où je me suis réveillée, sur les rives de ce fameux lac. Je sais très bien que mon passé se formera, au fur et à mesure de ma vie. Mais… Si jamais il ne revient pas ? Je vivrais toujours dans l'éternelle ignorance de ma vie ? Je ne saurais que le moment présent, je vivrais pour vivre. Je vivrais toujours… A moins que…
Soudainement, j'eus une envie immense d'en finir. Un choix imposant s'était créé un chemin entre mon esprit et ma conscience. Mourir sans savoir ou vivre en cherchant… Comme si mon cœur avait fait le choix pour moi. L'envie n'y est pas, mais je continue malgré tout… Et même en continuant, j'espère me réveiller un matin, me souvenant de tout, et ressassant ces événements jusqu'à les avoir marqués dans ma mémoire pour toujours. Je me rappelle encore de la sensation lorsque j'ai plongé. Comme un océan d'étoiles blanches et scintillantes. Je vois… Je vivais, à cet instant. Maintenant je meurs, lentement, jour après jour. Je mourrais ignorante… Rien que cette pensée me donnait envie de me jeter du haut de cette falaise dans l'eau miroitante qui cognait fort contre les rochers.

Avec la tombée de la nuit, le vent s'était levé. Il soufflait fort désormais, secouant mes longs cheveux bruns vers la mer, m'offrant alors une douce brise qui me fit très vite trembler. Et alors ? Le froid n'était qu'un sentiment superficiel. Il se transforma vite en un souffle puissant et bruyant. Le léger grincement lorsqu'il passait près d'elle, faisant remuer les touffes d'herbes éparpillées un peu partout sur le rocher où j'étais assise. J'observais la mer… Cet élément tellement grand, beau, inspirant par excellence. J'aurais aimé y plonger, me submerger dans ce voile transparent, agité par les souffles d'air. Les vagues s'écrasaient contre les rochers, le corail recouvrait les quelques plages qui se trouvaient en bas, à une bonne centaine de mètre. Enfin… Ce que j'appelle des plages sont plutôt de petits coins de sable noir. Ce qui donnait un effet étrange, comme sur une feuille de papier grise remplie de petite tâche noire. Contrastant avec la couleur bleutée de la nuit, le spectacle était mystérieux. Presque… Effrayant. Mais, loin d'avoir peur, je m'allongeai sur le bord de la falaise, m'éloignant un peu des rochers, et, couchée dans un coin d'herbe fraîche, j'écoutais le son des remous en regardant les étoiles.

Les étoiles… tellement… symboliques pour moi. Sans elles, je serais encore perdue dans le désert Blanc, morte de froid. Elles m'ont guidée jusqu'aux Passeurs. Elles m'ont emmenées plus loin que les terres, plus profond que les mers… Elles ont suivi ma route et m'ont toujours protégée alors que je me trouvais dans des situations impossibles. Ce soir, je les observe, je pense à elles, je les remercie silencieusement. Cette constellation qui a bercé mes nuits alors que, seule dans le lac, je m'allongeais longuement sur ses berges pour observer ces astres brillants, emplis d'un étrange secret que personne n'a jamais découvert. Cassiopée… cette constellation si belle qui, pendant des années, avaient bercé ces nuits. Heureuse de la retrouver ce soir, je continuais mon observation. Les yeux rivés sur cette étoile… Tsih. Située au centre de la constellation, elle avait toujours veillé sur moi, reconnaissante, je la considérais comme mon Elen… Les yeux dans le vide, la tête tournée vers le ciel, je m'endormis à la lueur de la pleine lune se reflétant sur les vagues, de plus en plus fortes…


~¤~


Réveillée au beau milieu de la nuit par un bruit infernal, je me levai avec lenteur, les yeux encore fermés. L'absence de lumière m'interpela. Quelle heure était-il donc ?! Je levai les yeux vers Tsih, vers la lune, et remarquai que la nuit approchait son apogée. L'heure devait tournée aux alentours de 1 heures ou 2 du matin. Affolée par ce vacarme ambiant, je bondis sur mes jambes et, rapide comme l'éclair, je me dirigeai vers le bord de la falaise. Le vent avait presque triplé de puissance. Son souffle criait désormais et mes cheveux partaient dans tous les sens. Je me dirigeai avec lenteur, ma prudence décuplée par ces rafales qui pourraient parfaitement me jeter dans le vide. Bien ancrée sur mes deux pieds, j'avançai précautionneusement, alors qu'arrivée enfin sur le rebord, je me trouvai face à une véritable tempête. Les vents, venant des quatre points cardinaux, se croisaient et se décroisaient, formant une masse impressionnante de puissance qui vous attirait vers le sol. Et la mer… Horreur. Devenue monstre, les vagues allaient et venaient, en tout sens. Ce spectacle effrayant donnait lieu à la peur. Cette angoisse soudaine qui vous prend lorsque vous vous trouvez dans l'œil dans cyclone. Regardant avec affolement la surface de l'eau, auparavant si calme, si translucide, devenue d'une opacité noire, je continuai de scruter le moindre horizon. Des vagues, partout, des tubes énormes, des rouleaux à faire couler le moindre fou s'y risquant. Et, au beau milieu du panorama désastreux auquel j'étais confrontée, la rencontre des quatre vents avaient formé un Maelström digne des plus grands. Un immense tourbillon d'eau glacée secouait, emportant tout sur son passage. Je vis des poissons volés avant de se faire happer par ce monstre tout en puissance. Effrayée, je ne pouvais détacher mes yeux de cette démonstration invraisemblable. Je jetai des regards affolés autour de moi. Désespérée, j'aperçus un bateau… Dangereux de sortir par un temps pareil, mais le choix n'avait peut-être pas été de mise. Il se dirigeait vers le Maelström. J'observais, affolée, ce navire, si minuscule face à la situation, se faire emporter vers la mort. Mes yeux de chat m'indiquèrent que cinq passagers étaient sur le pont, et, vu la taille du bateau, je sus qu'il n'y en avait pas d'autre. Combattant ma peur, je déployai mes ailes…

Luttant contre ce vent si fort, je contrôlais ma direction. Par la force, sinon, je me serais laisser emporter par les vents puissants vers des contrées inconnues. Alors, force et courage, je suis arrivée et me posai sur le pont, tandis que les pêcheurs me regardaient avec une joie teintée d'une légère once de peur. Je les rassurais, rabattant ma tunique qui laissait entrevoir mon tatouage d'Elue sur ma nuque. Alors, je saisis par la taille deux des plus légers dans le tas et repartis à toute vitesse.
Ballotée par les vents, je continuai mes allers-retours entre la terre ferme et le bateau, pour venir en aide aux pauvres hommes qui s'étaient retrouvés absorber dangereusement vers le tourbillon. Et sa violence n'aurait laissée aucune alternative sur leur sort en mon absence. Alors que je ramenais la dernière personne, une femme, sur la rive, j'entendis un souffle rauque, étouffé par l'angoisse, me chuchoter dans l'oreille.


" Ma… Ma fille est à l'intérieur… Dans les cabines… "

Je ne répondis même pas, me jetant à la poursuite du bateau qui dérivait inexorablement vers sa perte. Elle volait plus vite qu'elle n'avait jamais volé. Elle se dirigeait en vitesse vers le navire, essayant en vain de ne pas céder à la panique. Elle touchait au but… S'approchant de l'habitacle intérieur, l'engin bougeait tellement que se déplacer relevait de l'exploit olympique. Atteignant enfin les cabines, je descendis les quelques marches menant à la chambre où j'entendais des pleurs et des cris. J'entrai… Une énorme vague m'arrêta en plein " vol ". La fenêtre ouverte par les vents, l'habitat était empli d'eau. Je saisis l'enfant à bras-le-corps pour l'emmener dehors. Il ne réagissait plus… Il était trop tard… Alors, je décidai de la ramener à sa famille, pour qu'elle puisse lui offrir des funérailles dignes de son nom. J'avais failli à mon devoir… Les larmes me montèrent aux yeux et je les laissais couler. Moi, la vie, le corps… J'étais incapable de sauver une petite fille prise au cœur de la tourmente. Hantée par mes démons, je me rendais compte que, Elue ou non, je me retrouvais inutile face à la force des ouragans. Les larmes inondaient mon visage, je refusais de croire à sa mort… Je ne la connaissais pas, mais elle était morte par mon ignorance… Si j'avais remarqué avant… Non ! Je ne devais pas me laisser emporter dans cette histoire, je n'étais pas…
Un bruit soudain m'arrêta dans mes pensées noires. Alors que je me retournais, je m'aperçus que j'avais passé trop de temps sur le pont à ruminer, le bateau sombrait… Je tentais de m'envoler mais les rafales de vent me plaquèrent au sol, m'empêchant de refermer mes ailes ouvertes. La douleur irradia dans mon dos et dans ma nuque, je sentis l'enfant tombé de mes bras. Bientôt, je sentis l'eau m'enrober lentement atteindre mon ventre, mon cou, ma bouche, mes yeux… Envahie, je sombrais, incapable d'esquisser le moindre geste pour empêcher le triste sort d'arrivé.


~¤~


De l'eau, partout… A droite, à gauche, autour de moi, que de l'eau. Je suis encerclée, l'air me manque, je ne vis plus et ma substance vitale s'échappe de mon corps petit à petit. Je veux crier, je veux appeler de l'aide. J'ouvre les yeux, ma vision troublée par les sels, je vois juste l'épave du navire coulée sous mes pieds, et le corps ingénu de l'enfant descendre lentement vers les abysses… Les profondeurs devenaient attirantes. Il fallait bien vu que j'allais y finir ma vie… Heureuse de me trouver dans un élément que j'avais toujours aimé, je compris que les pêcheurs m'avaient vu disparaître… Ma mort ne resterait pas un mystère. Rassurée, je me laissais emmener vers le fond, traîner vers la fin par de grandes lames de fond…

Attrayant…


~¤~


Je rouvre les yeux, je vois. Clair, presque trop, je ne comprends pas. L'eau est pourtant toujours présente partout autour de moi, mais, comme si mes yeux s'étaient habitués à la lumière. Pourtant, ce n'est pas pareil. On ne peut pas s'habituer à voir sous l'eau. Quelque chose a du changer… Mais… Quoi ? Je regarde mes mains, et je comprends. Devenue dauphin, je me suis transformée, ou plutôt téléportée. Utilisant mes pouvoirs contre mon gré, je deviens dauphin, je sauve ma vie. Remontant vers la surface agitée, je change subitement de cap. Les profondeurs abyssales m'attendant… Et le petit corps qui y repose.
Je cherche… Désespérée… Je trouve, je remonte. Alors, je m'aperçois que la mer s'est calmée, le soleil est revenu et le jour aussi. Combien de temps suis-je restée au fond ? Peut-être des heures… Je ne sais pas, un mystère de plus… Comme si tous ceux qui me pèsent sur le dos ne suffisaient pas. J'arrive à la surface, je reprends ma forme. Je nage, puis je déploie mes ailes…


~¤~


J'atterris sur le petit rocher où j'étais partie. Les pêcheurs sont toujours là, je leur tends le corps trempé de l'enfant puis, des larmes plein les yeux, des regrets plein le cœur, je pars…
Après avoir capté un léger remerciement de la part de la mère, après que celle-ci ait reçu mes perles de tristesse…


~¤~


Je me laissais aller au désespoir. Les larmes coulaient à flots le long de mes joues, décrivant la simple courbe de mes pommettes avant de tomber inexorablement vers la pierre dure. Je voyais toujours la mer, à ma droite. Cet élément si grand, si beau souvent. Mais si dangereux lorsqu'Ernam se déchaîne… Heureuse de ne pas être de cet Yrd maléfique, je ne réussissais pas à calmer mes peines. Tant de choses en si peu de temps. Je devais Le retrouver… Je devais retrouver mon père… Lui, il me dirait ce qui s'était passé. Je voudrais… Mais… Il veut me tuer. Ce qui, d'un coup, devient une toute autre histoire.
Il faut le temps… Le temps d'oublier…


~¤~


Je continue de voler, alors, j'aperçois, en bas, une ombre étrange, comme si une femme se trouvait là. Je descends en pique, je me pose juste à côté d'elle, je la regarde. Grande, brune… Qu'est-elle, que fait-elle là ? Question… Sans réponse, encore une fois. L'habitude va finir par se prendre, tant pis. Alors, je m'approche lentement. Elle semble perdue dans ses pensées, en pleine guerre contre ses pensées, ses souvenirs, peut-être aussi douloureux que les miens… Les points de vue divergent, après tout. Je m'approche, encore, toujours avec précaution… En faisant bien attention de ne pas troubler sa… méditation, si je puis appeler cela ainsi. Je continuai… Lentement… Je continue, regardant autour de moi, dans ce lieu reculé de tout autre, au beau milieu des falaises du Royaume Tirsien, à l'Ouest d'Alnaïva… Cet endroit chutant librement dans la mer, redevenue bleue après cette tempête dévastatrice.

J'avançai vers cette jeune femme. De longs cheveux bruns ornaient un visage triste, mais que l'on voyait enjoué. Sans doute un petit coup de blues, ses yeux marron contrastait avec sa peau mâte, lui donnant un air étrange…
Je m'approchais, encore…

" Je… Je vous dérange ? " dis-je en bégayant, je ne voulais pas troubler une transe aussi profonde, mais l'état d'affolement dans lequel elle se trouvait m'inquiétait au plus haut point… S'asseyant sur ma doctrine de tous les gens égaux, je vouvoyai la jeune femme car, aussi inconnue soit-elle, quelque chose en elle me donnait un sentiment spécial, étrange… Presque…

Non.
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MessageSujet: Re: Quand les Souvenirs reviennent...   Quand les Souvenirs reviennent... Icon_minitimeDim 20 Jan - 11:47

Les souvenirs. Toujours. Brûlants. Réclamant encore de l'attention. Encore...
J'étais réstée là. A ne rien faire.
Avec une pointe de regret, je vis la mer se déchaîner. Ernam était-elle en colère ?
Je ne vis pas un ange survoler dangeureusement l'étendue d'eau. Je ne vis pas non plus le bateau, là-bas, impuissant face aux éléments.
Je ne voyais plus. Mon attention se focalisait sur un point précis, vers l'horizon.
J'aurais voulu naître dauphin. Souple, agile, se jouant du vent et de l'eau.
J'aurais voulu naître aigle. Majestueux, puissant, défiant les plus hautes montagnes.
Mais j'étais née humaine. Une simple humaine qui n'avait d'autre amie que la solitude. Et quand l'envie m'avais prise d'échapper à cette solitude, elle était revenue, plus forte. Comme pour se vanger.

Lentement, je m'abandonnai à cette nouvelle ennemie et sombrai dans le néant de mes pensées.
Mon dernier regard se posa sur le ciel. J'étais plus attirée par la lune que par les étoiles. Grande, unique, et surtout, elle n'était pas seule.
La compagnie des astres de la nuit lui suffisait amplement.

J'aurais voulu être la Lune. Mais je ne l'étais pas.
Sur cette pensée, je fermai les yeux et me perdis dans les limbes du sommeil...

¤


L'Ange s'efforce d'arriver jusqu'au bateau qui tangue dangeureusement. Empoignant deux personnes, elle repart vers la terre ferme pour les y poser. Pour ensuite repartir.
Elle retourne à la mer. Un enfant... un enfant...
Elle s'élance et trouve le corps dans la cabine.
Mort.
Les larmes coulent. Impuissante face à l'inévitable, elle se laisse envahir par les remords.
Reprenant soudain conscience de l'élément en furie qui l'entoure, elle s'empare du cadavre et...
Trop tard.
La mer l'emporte. Elle ne peut plus. Elle a faillit et elle va mourir. Ici.

¤

Je me réveillai en sursaut. La lumière me fit battre des paupières et je me redraissai, assise en tailleur.
Le soleil était là, apportant avec lui les peines d'un nouveau jour.
Mon regard me porta inévitablement vers la mer et un soulagement indéscriptible s'empara de moi. Elle s'était calmée.

Un creux se fit soudain sentir. Non, deux.
L'un causé par une faim mordante, l'autre par un oubli...
Un oubli. Grossière erreur. Les souvenirs se ré-emparèrent de moi.

¤


- M'man, on mange quoi? Ca sent drôlement bon!


¤

Résister... Je devais...

¤


- Tu le verras bien assez tôt! C'est une surprise pour ton anniversaire.


¤

Comment lutter face à cela ?
Triomphantes, mes pensées se laissèrent aller.


¤


- Allez.... M'man...
- Non, non... Montes chercher ton père au lieu de me poser des questions auxquelles je ne répondrai pas!
La jeune fille sourit et monta chercher son paternel.
Une lame avait brillé. Son père s'était jeté sur elle. Plaquant un poignard
contre la gorge de sa fille, il descendit lentement lse marches.
- A table !
Le père se glissa dans la cuisine. Shénya le vit, menaçant Sélia.
- Altuïr! Qu'est-ce que tu...
- Tais-toi ! Recules contre le mur ou je l'égorge!
Shénya obéit. Aussi vif que l'éclair, Altuïr se lâcha sa fille et lança son poignard. Précis. Mortel.
La lame se ficha jusqu'à la garde dans la poitrine de la jeune femme.
Avec la grâce d'une rose que l'on coupe, elle tomba sur le sol de piere froides.
Une flaque écarlate se mit à couler au dessous d'elle.
Aveuglée par la rage, Sélia ne réfléchit pas. Elle s'empara d'un couteau de cuisine et l'enfonça de toute ses forces dans le dos de son père.
Celui-ci se retourna, horrifié, ses yeux se révulsèrent et il s'effondra.



¤

- NOOOOONNN!!!!

Mon cri couvrit quelque peu des paroles derrière moi mais je n'y prêtai pas attention. Je me roulai en boule et mes larmes se mirent à couler.
Impossbles à contenir. Inépuisables.
Elles coulaient, le long de mes joues, pour rouler sur mes mains.
Et avec mes larmes s'enfuirent les sentiments.
J'étais vide.
Une torpeur envahissante s'empara de moi.
Je finis par me mettre à genoux et me retourner. C'était l'ange de mon rêve.


Dernière édition par le Mer 30 Jan - 0:33, édité 3 fois
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Layla
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MessageSujet: Re: Quand les Souvenirs reviennent...   Quand les Souvenirs reviennent... Icon_minitimeSam 26 Jan - 0:15

[ Tu fais c'que tu veux. Personnellement, je me mets à la personne qui m'arrange ou qui me vient, alors bon… ]

Etrange cet endroit… Comme s'il avait le pouvoir de faire resurgir des rêves, des visions que l'on aurait voulu voir enfermer pour toujours dans notre esprit… Comme si, rien qu'en regardant l'horizon claire au loin, on pouvait revenir des années en arrière, comme pour tout recommencer… Si j'avais eu le pouvoir de tout recommencer, depuis longtemps, je serais remontée vers Cette époque, où, ignorante, je me suis laissé abuser, aveuglée, et maintenant, j'ai tout oublié…
Mais c'était impossible et, au fond de moi, je le sais… Mais je refuse d'y croire.

Alors, je ferme les yeux, je me souviens…

¤


Je viens de naître. J'ai alors presque un an… Amusant comme ma mémoire peut remonter aussi loin, mais est incapable de se souvenir de ce qu'il s'est passé il y a deux ans…
J'entends du bruit dans mon dos. Affolée, je cours me cacher dans un recoin de la petite pièce qui nous sert, à mon frère et à moi, de chambre à coucher. Je me blottis le plus que je peux entre le mur et l'armoire. Camouflée, je le pensais… Quand je me rendis compte que, quelqu'un arrivant par le couloir, me verrai forcément. Alors, j'ai écouté les pas, ils s'approchaient, mais lentement. Aurais-je le temps… ?
Qui ne tente rien n'a rien, alors, je tentai. Je me précipitai dans l'armoire et fermai discrètement la porte derrière moi.
Juste à temps…
La porte s'ouvrit, je l'entendis seulement car, de peur de me faire repérer, j'avais entièrement refermé la porte du placard. Je me tortillai dans tous les sens car, non seulement ce débarras miniature n'était pas confortable, mais les tonnes de vêtements qui s'y empilaient les uns après les autres ne rendait pas la respiration facile, et l'étroitesse du lieu ne donnait droit à absolument aucun mouvement. Alors, immobile, le souffle rauque et la peur dans les yeux, je regarde à travers la serrure. Il y a quelqu'un dans la pièce, c'est certain, je vois ses jambes. Mais hélas, je ne peux voir plus… Car étant dans l'incapacité de remuer, je ne peux me décaler légèrement vers le sol, au risque de renverser le gros panier à courses. Impossible…

Soudain, la porte s'ouvre. Effrayée, je lève les yeux. Deux bras puissants m'enserrent et me pose un doigt sur les lèvres pour m'empêcher de hurler. Je ferme les yeux, persuadée que ma dernière heure était arrivée. Puis, l'étreinte se fait plus forte, plus… tendre ?
Les bras me soulèvent et m'envoient en l'air, puis me rattrapent, je ris. Puis, je baisse les yeux et je vois mon père… Il me faisait juste une mauvaise blague… Alors, on rigolait tous les deux, quand ma mère arriva dans la pièce. Elle le vit, me prenant dans ses bras, me serrant contre lui.

J'étais si bien dans ses bras… Je me sentais à l'abri, en sécurité. Reculée du monde et de tous ses dangers, ce monde empli de malheurs et de douleurs dont il voulait me tenir éloignée. Mais je ne pouvais pas savoir qu'il représentait tous ces dangers dont il voulait me tenir éloignée… Je ne pouvais pas le savoir…

Maintenant, je sais.

¤


J'ouvre soudainement les yeux, sortant de mon état de transe profonde. Comme réveillée par un cri presque inhumain.
Plongée dans mes souvenirs, j'en avais oublié où je me trouvais. Ces étranges falaises, on pourrait leur donner une réputation de magiques… Mais peut-être n'était-ce pas les falaises, mais les événements récents… Comme cette enfant…
Je ferme les yeux, laissant une larme unique coulée le long de la courbe de ma pommette avant que je ne l'essuie d'un geste brusque et rapide.

Ce cri me revient alors en mémoire. Un cri de désespoir, poussé si fort que je croirais être à côté… A moins que… Je ne sois réellement à côté. Je regarde autour de moi et j'aperçois alors cette femme, grande et brune, que j'avais déjà repérée avant de me plonger dans mes mémoires. Je l'avais alors oubliée. Maintenant, je la revois, je me rends compte que ce cri horrible sortait de sa gorge. Et, au bout de ces quelques loongues minutes de réflexion, je me rendis compte qu'elle était allongée sur le sol, en nage, les larmes coulant à flots sur ses joues et tremblante.
Je me suis dit qu'il serait tant que je m'inquiète… Comme si mon cerveau était monté à l'envers, j'étais dans un état second, complètement amorphe, je ne réagissais plus à rien…

D'un coup, comme si une flèche acérée venait de me transpercer le cœur, je fermai les yeux et les rouvrait presque aussitôt. Reprenant conscience soudainement de tout ce qui se déroulait autour de moi, je jetai des regards affolés partout autour, pour essayer de me repérer. Alors, d'un coup, des images arrivèrent dans mon esprit, comme une déferlante, toutes d'un seul coup, et moi, complètement perdue, je fermai les yeux…

***


Flash…
Un horizon…
Flash…
La mer…
Flash…
Une tempête…
Flash…
Un bateau sombrant…
Flash…
Un Maelström…
Flash…
Un corps d'enfant, noyé…
Flash…
Je coule…
Flash…
Je me réveille…

***


J'ouvre de nouveau les yeux. Toujours dans le même état, la jeune femme, allongée pitoyablement face à moi, essaye de se relever et de faire face, mais je vois parfaitement qu'elle en est incapable. Alors, je viens l'aider. Je la prends doucement par le bras, je la relève, et, avec une attention extrême, je l'assoie sur les rochers qui lui faisaient dos.
Alors que, toutes deux, nous sommes assises sur ces dalles de pierre, personne n'ose parler.
Alors, sans savoir pourquoi, je prends la parole, en des mots qui, malgré leur étrangeté, voulaient en dire beaucoup…

" Prison de souvenirs… N'est-ce pas… ? "

Regard étrange…
Vision d'un ange…
Silence…
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MessageSujet: Re: Quand les Souvenirs reviennent...   Quand les Souvenirs reviennent... Icon_minitimeSam 26 Jan - 19:21

[ Mouahaha j'ai trouvé des fautes dans ton texte !! What a Face "Il serait temps", pas tant... Et puis je sais pas si c'est fait exprès mais "laissant une larme unique coulée" couler, nan ? ]
[Oui, j'arrête ^^ Je sais que j'en fait beaucoup plus Razz ]




Souvent, les scientifiques comparent le temps à un courant...
Les poètes, eux, la compareraient plus à un fleuve.
Dangereux.
Mortel.
En ce moment, la rivière était asséchée. Le temps ne défilait plus.
Ou alors très, très lentement...
Torpeur...


¤

- Maman !!

¤



Rictus de douleur.
Etrange comme les souvenirs peuvent faire mal...


¤

- Maman, non !!
La jeune fille court vers sa mère, se met à genoux.
Maman, maman !!
Elle la retourne et arrache l'arme. Une goutte d'eau tombe sur la lame, diluant le sang qui s'y trouve. Elle met du temps à comprendre que c'est elle qui pleure.
S... Sélia ?
- M'man, reste avec moi !!
- Sélia... Je... Je ne te vois pas...
La jeune fille regarde le visage de Shénya. Lentement... les yeux de la mourante se parent de ce voile, un voile qui les sépare.
Pour toujours.
-
MAMAN !!!

¤





Le Vent, porteur de bienfaisance... Et de catastrophe.
On pouvait lui aussi le comparer à un courant.
Et la Vie ?
Surement le fleuve le plus accidenté.
D'une certaine manière, la vie est mortelle.

Je n'étais plus maîtresse de mes actes. Je ne sentais plus rien. Je n'étais plus rien.
Me lever. Je voulais me lever. Je devais me lever. Je ne pouvais pas me lever.
Quand on veut, on peut ?

Des bras fins me hissent, aide invisible et pourtant bien réelle.
La torpeur disparaît, telle une fumée qui s'échappe, telle un souvenirs qu'on chasse...
J'ouvre les yeux.

" Prison de souvenirs… N'est-ce pas… ? "

Regard étrange…
Vision d'un ange…
Silence…

Et on se comprend...
Une larme, fugace, s'ajoutant à d'autres déjà séchées.
Chassée sans vergogne.


" Je... "

Avec un frisson, j'écoute cette voix, rauque, sèche. Emplie de désespoir.
Ma voix.
La pierre, froide. Les yeux, chaleureux.
Je baisse mon regard.
Murmure.


" Je voulais pas, je voulais pas... "

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Dernière édition par le Sam 2 Fév - 20:00, édité 1 fois
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Layla
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MessageSujet: Re: Quand les Souvenirs reviennent...   Quand les Souvenirs reviennent... Icon_minitimeVen 1 Fév - 22:07

[ On est contents pour toi ! Et tu fais des néologismes ! Je connaissais pas le mot " comparereraient " Very Happy ]

Prisonnière de cet endroit.
Ce lieu étrange où même la magie devient une évidence.
Ce lieu d'imagination pure.
Non.
Pas du tout…

Cet endroit est une prison, certes, mais tout le contraire.
Loin d'être magique, elle fait resurgir les souvenirs, toujours plus douloureux les uns que les autres.
Elle fait couler nos larmes qui, depuis si longtemps enfouies dans l'oubli, remontent à la surface dès que ces images reviennent dans notre esprit.
Cette prison aux barreaux dorés, magnifiques et rassurants qui, au final, s'avère plus douloureuse que la mort elle-même.
La perte…

¤


Aïe.
J'ai mal.
J'ai peur… Je revois ce corps, dans la baignoire. Cette eau se déversant partout dans la maison, rouge. Ce regard figé pour l'éternité sur la porte, sans un seul regret, sans un seul message. A moins que, si, un message. Un message d'adieu, un message… De joie ?
Le sourire sur son visage, qui demeurera pour toujours l'image que le suicide peut être une bonne chose, pourrait porter à confusion. Cette image, que j'ai toujours voulu effacer des mémoires. Trop de gens l'imagine comme la seule et unique solution à tous leurs problèmes, mais non. Cet acte n'est qu'inutile, stupide ! Rien que d'y penser et la colère monte.

Alors quand je revois de nouveau cette image, ce sourire… Je n'avais qu'une envie, l'ôter de ce visage qui avait bercé mon enfance. Le couteau dans sa main, le sang…

Noir.

Blanc.

Noir.

Blanc…

Je me relève tant bien que mal, j'examine, je relève ces détails anodins qui, peut-être, me seraient utiles un jour. Dégoûtée, je ne peux tourner les yeux vers le corps. Pourtant, si je l'avais fait…
Je prends mon courage à deux mains, j'observe la main et l'objet contondant. Je remarque que le sang à recouvert le manche. Plutôt étonnée, alors qu'en toute logique, si la main s'était trouvée sur le manche lors de l'attentat, le sang ne se serait pas autant infiltré… Et pourtant. Me convainquant que cette étrangeté est due au fait que lors du choc, les doigts se sont écartés et ont laissé passer le liquide, je ne comprends toujours pas, et je doute. Sans compter qu'en toute logique, comme le bras pend, l'arme aurait du tomber et pourtant elle était bien là, à sa place.

L'idée du meurtre m'effleure…

Mais je la repousse car c'est impossible. Il n'y a pas de fenêtre et personne n'a pu rentrer.

Maintenant, je me rends compte que, à aucun moment, je n'avais remarqué ce couteau quelque part dans la maison auparavant.
Maintenant, je remarque que, en me souvenant en détail de l'arme, il s'agissait d'une dague.
Maintenant, je comprends à quel point j'ai été idiote.
Quelqu'un a tué ma mère. Si jamais je retrouve ce salopard, je sens d'avance que ma gentillesse va avoir des limites. Même si j'ai déjà une idée, plutôt évidente. Malgré tout, je ne trouve pas le mobile, j'ai beau me concentrer, réfléchir. Ma mère devait avoir un secret, un secret qu'elle partageait…

En pleine enquête policière, les yeux fermés sur mon passé, ignorant le présent, je suis réveillée en sursaut par un bégayement qui, au bout de quelques minutes, se change en cri…

" Je… "

Affolée, je me demande qui parle, je ne comprends pas. Je n'arrive pas à me réveiller, suis-je vraiment prisonnière, les yeux clos et le visage crispé. Je ne sais pas qui parle, l'image de ma mère me hante, je m'affole…

Non !

Je dois rester calme, absolument ! C'est une question de vie ou de mort. Calme, calme… Respire lentement…
Non, encore, ce cri ! Nooon !

" Je ne voulais pas, je ne voulais pas ! "

Ma mère cri, elle m'offre un message, elle m'avoue que sa mort n'était préméditée que part l'assassin. Rassurée j'essaye de lui répondre tant bien que mal. Mes lèvres refusent de se desserrer pour laisser les mots rassurants sortir et exprimer mes sentiments. Comment faire… Comment ?! Je veux crier.

Ce sentiment d'emprisonnement s'accentue encore, un peu plus… Non.
Tout mais pas l'ignorance ! Laissez-moi lui parler ! Pitié libérez-moi de cette prison dorée, cette prison de diamant qui n'a de beau que l'apparence ! S'il vous plaît, laissez-moi.

La vision me quitte, elle s'éloigne.
Les mots se libèrent d'eux-mêmes.
Je cris.

" Maman !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! "

Noir.

Blanc.

Noir.

Blanc.

Je tombe au sol, je m'écroule, les yeux en larmes, en sueur, hurlant. Mes cris effrayent les oiseaux qui partent rapidement, battant de leurs ailes. Je me décide, je déploie les miennes, sous le regard amorphe de la jeune femme qui se trouvait là. Je m'en vais, je pique vers le sol, je m'immerge dans l'océan, l'eau glacée agresse ma peau.

Je me calme, je me détends. Alors seulement je vais mieux, je remonte. La jeune femme est toujours là, je m'assoie à ses côtés, je m'excuse d'un simple regard. Un regard unique que veut pourtant tout dire.

Alors, je comprends que c'est elle qui parlait, c'était elle, et non ma mère. Seulement elle. Elle, je ne connais même pas son nom.
Je poste une main rassurante sur son épaule, elle se calme d'un coup et ouvre les yeux. L'envie de la faire plonger dans l'océan pour la calmer me saisit, puis je la repousse. Ce ne sont pas des manières… Mais bon, à ce niveau là, je n'en suis plus à un près. Mais ce ne sont tout de même pas des manières, alors non.
Je la regarde…

" Bonjour… Je m'appelle Laÿla… "

Silence.

" Vous aussi… n'est-ce pas ? "

D'un seul regard, d'un seul geste, les deux jeunes filles s'étaient comprises. Une complicité nouvelle commençait à s'installer, contre leur gré, contre leur force, uniquement poussée par ses souvenirs resurgis d'un coup…

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MessageSujet: Re: Quand les Souvenirs reviennent...   Quand les Souvenirs reviennent... Icon_minitimeSam 2 Fév - 21:15

[ Scuzi Señora ! ]


Néant.
Et dans les méandres de mes pensées je sombre...
Vide.
Et dans les méandres de mon âme je me perds...
Noir.
Et dans les méandres de mes souvenirs je me meurs.

Bien ?
Mal ?

Ordre ?
Chaos ?

Ou... Raison ?
Folie.


¤


Si quelqu'un entre dans ma tête, il va se demander comment on peut être aussi bordelique...
Ce qui est sur, c'est que si je m'en vais pas maintenant ou qu'il ne se passe rien, je vais devenir folle....

SSD
Solitude Souvenirs Déraison
Dis le très vite
Solitudesouvenirsdéraison


Tais-toi, tais-toi...

Tu va perdre la tête...

Tais-toi, tais-toi...

C'est pas la peine de resister petit être... Tu vas sombrer dans la f...

" LA-FERME !! "

Phrase prononcé à voix haute. Hurlée.
Résisterais-je ?

¤


L'ange est parti.
Et il est revenu.

Il court, il court, le p'tit ange, le p'tit ange d'la mer jolie !

Pourquoi tu ne te tais pas...

TSF
Tourments Souffrance Fin
Répete le très vite.
Tourmentssouffrancesfin.


¤


Je hurle. Je n'en peux plus, je n'y arrive plus... Je vais devenir folle.
Je suis déjà folle.

Qui sait... Peut-être es-tu déjà morte ?...

Bordel, ferme-la !!

Non non....

¤


Larmes.

¤




Mon esprit détraque. Je veux mourir. Non. Je veux vivre. Survivre. Pour ma mère...

" Maman !!! "

Quoi ?? Où ça ??
Ca y est, je délire.

Tu délirais déjà avant pauvre créature stupide !

Nooooonn...

" Bonjour… Je m'appelle Laÿla… "

Silence. Ses paroles sont comme un baume sur mes blessures.
Peut-être une drogue pour survivre face à ma solitude ?
Question. Cet ange est-il un rêve ?

" Vous aussi… n'est-ce pas ? "

Non. C'est la réalité.
Un regard.
Et on se trouve.
Et on se comprend.

" Pourquoi ? Pourquoi ??... "

Des mots, des mots... Toute question a sa réponse...

Le crois-tu vraiment ?
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MessageSujet: Re: Quand les Souvenirs reviennent...   Quand les Souvenirs reviennent... Icon_minitimeMar 12 Fév - 1:34

[ Désolée... Je pensais avoir déjà répondu ! ]

Seule, alors que pendant des années tu étais là
Abandonnée au gré du vent par un homme sans foi ni lois
Laissée sur les rives d'un lac où, attaquée par le froid
Je me suis laissée couler, lentement, loin de tes bras.

J'ai essayé de me souvenirs de ces années
Où toute ma mémoire s'est effacée
Pour laisser en lieu et place un voile doré
Masquant ces moments trop lourds à porter

Je continue de croire qu'un jour tout redeviendra comme avant
J'espère encore une nouvelle vie sans trahison ni chagrin
Je crois en l'avenir même s'il peut paraître incertain
Et j'attends ton retour sur le palier, les bras ballants

Je veux que tu m'expliques, que tu te mettes à nu
Tout ce qui s'est passé durant toutes ces années
Ma mémoire disparue t'offre bien des issues
Mais un jour je saurais, je te retrouverai

Et ce jour là, tu auras mal de mes coups sur ta peau
Et ce jour là, tu sauras que tes cris sonnaient faux
Et ce jour là, tu comprendras que jamais dans une vie
On ne fait souffrir quelqu'un sans en payer le prix…


***


Laÿla venait de graver ce poème dans la roche des falaises, tandis que la jeune femme face à elle qui ne s'était toujours pas présentée semblait se bagarrer encore avec ses souvenirs. Elle se débattait, hurlant entre ces parois rocheuses qui créaient un écho assourdissant.

Elle continuait d'écrire, comme si ça pouvait la libérer de ses démons intérieurs. Elle marquait tout ce qu'elle pouvait penser et, bientôt, un autre poème naquit sur cette paroi rocheuse. Comme si l'inspiration puisée dans les rêves était plus puissante que toutes les autres.

J'avance, dans le couloir de la mort
Je n'ose pas continuer, j'ai trop peur de ce que je sais
Je refuse de voir que ça te fait du tort
Je ne peux croire que tu t'en sois allée

Comment affronter la sentence de ces mots
Qui ont quitté ses lèvres, sans hésitation,
Qui ont blessé ton cœur et voilà l'horizon
Qu'un jour tout s'arrangerait, maintenant l'illusion
S'était tue sur ce geste, disparue le halo

Faible la lumière qui passait par la porte
Mais jamais je n'aurais pensé y arriver
J'ai réussi malgré mon estomac noué
Et comme je le pensais, je t'ai retrouvée morte.

Tu m'as abandonnée, toi aussi, pourquoi ?!
Comme si j'étais destinée à vivre dans l'oubli
Je vivais pour aimer, mais j'ai perdu la vie
Quand mon amour est mort, je n'ai pas compris, moi…

Crépuscule éternel que rien ne vint briser
Image solennelle à jamais gravée
Que ma mémoire ne cessera de ressasser
Durant toutes ces années, jusqu'à ce que sonne l'heure
D'oublier ton corps, allongé dans le sang
Immobile à jamais, ce poignard de malheur
Qui t'a ôté la vie, qui t'a tuée, maman…


***


Un autre poème, encore et encore. Tous, les uns après les autres, ne sortant ni de sa tête, ni de ses tripes. Elle écrivait avec le cœur, et une pierre volcanique découverte sur les lieux. Prisonnière de ses sentiments, de toutes les choses qu'elle avait pu voir et entendre jusqu'à lors, elle sortait tout sur papier de pierre. Elle désirait plus que sa vie se libérer de toutes ces choses. Elle voulait quitter cet endroit au plus vite. Le front de mer avait beau être magnifique, elle ne supporterait pas l'assaut de ses souvenirs une minute de plus. Seulement, quelque chose l'en empêchait, cette jeune femme.
Elle n'avait répondu à aucune de ces questions. Elle n'avait regardé la jeune femme qui brièvement et pour laisser derrière ce regard furtif une image de deux petits yeux bruns, autrefois brillants, devenus humides et voilés. Laÿla n'arrivait pas à s'ôter ce regard de la mémoire. Elle continuait à s'accrocher, elle tentait désespérément d'arrêter ses souvenirs de remonter à la surface. Elle ne devait pas craquer… Elle ne devait pas craquer… Elle ne deva…

" Pourquoi ? Pourquoi ?? "

D'un sursaut, elle fit un bond de trois mètres en arrière, effrayée par ce cri, poussé avec la rage de vaincre et l'envie d'en finir.
Encore cette jeune fille… L'envie de lui venir en aide était si puissante, alors qu'elle n'était qu'une inconnue. Malgré tous les mots que l'Elue avait prononcés, elle semblait ailleurs, complètement perdue, et n'avait apparemment rien entendu des paroles réconfortantes de la jeune Elfine. Celle-ci s'approcha lentement. Ce cri de désespoir l'avait empli d'une force soudaine. Alors, elle décida d'arranger les choses. Elle s'approcha et, jetant un dernier coup d'œil sur la paroi couverte de mots du cœur, elle saisit la jeune femme par la taille et s'envola, avant de descendre en pique rapide vers la surface lisse de l'eau de la mer des Omb.
Alors que la température changeante lui tira une grimace, elle n'aperçut pas le visage surprit de la jeune femme à ses côtés. Elle regarda autour d'elle, attendant le bon moment pour remonter, se délectant des paysages sous marins qui s'offraient à sa vue de dauphin. A croire qu'il y en avait dans les parages. Elle se retourna vivement, jetant un coup d'œil rapide sur les alentours. Un bruit, ou plutôt un gémissement, parvint à ses oreilles. Une douleur l'atteignit en plein abdomen et elle faillit sombrer, mais elle se reprit assez vite pour surmonter cette épreuve. Puis, elle plongea subitement et se dirigea vers les abysses.
Là, posé sur la roche, une silhouette trop petite pour être un dauphin adulte attendait. Un liquide rouge sortait de sa bouche et sa nageoire caudale saignait abondamment. Laÿla s'approcha lentement, tenant toujours fermement la jeune inconnue dans ses bras. Elle s'assit sur le rocher, juste à côté de l'animal. Un dauphin, un enfant… Elle regarda attentivement autour de lui. Quelque chose de métallique, brillant, s'était fiché dans sa nageoire, l'empêchant de nager. Laÿla le regarda avec compassion. Ensuite, elle déposa Sélia sur la roche proche, s'assurant qu'elle ne tomberait pas, et ferma les yeux, posant ses mains sur la nageoire du jeune cétacé. Lentement, les deux bords de la plaie se refermèrent et l'objet, ayant quitté son corps, finit sa course au fin fond de la mer des Omb. Laÿla entendit un remerciement léger mais sincère. Ensuite, le dauphin la saisit par surprise et elle se retrouva à cheval sur son dos. Il saisit la jeune femme allongée sur le rocher et l'envoya d'un coup de rostre s'asseoir devant l'Elue. Ensuite, il remonta vivement. Fermement accrochée à sa nageoire dorsale, la jeune Elfine tenait Sélia pour l'empêcher de se retrouver dans les abysses sous-marins qui ne devaient pas être très accueillants. Arrivés à l'air libre, Laÿla prit une grande bouffée d'air et remercia son nouvel ami. Il les déposa sur une plage et, en attendant que l'inconnue se réveille, ils discutèrent de tout et de rien. Le jeune dauphin lui raconta comment il s'était retrouvé dans cet état. Comment un groupe d'homme s'était approché de lui avec une longue lame brillante tandis qu'il respirait et jouait joyeusement dans l'eau. Pendant qu'il s'ébattait avec les autres jeunes dauphins de la bande, un des hommes avaient envoyé cette chose dans le tas et elle s'était enfoncée dans sa caudale. Le pauvre…
Ensuite, il avait essayé de l'enlever et n'avait réussi qu'à enfoncer la partie en bois dans sa chair. Les autres dauphins, le jugeant inutile, l'abandonnèrent sur ce rocher où il cria pendant plusieurs heures, dans un ultime effort, il réussit à remonter respirer, mais ensuite, il retomba… Puis, Laÿla était arrivée.
Elle lui sourit gentiment et dit, en couinant à la façon de son ami, que s'il avait des problèmes, il lui suffisait de l'appeler. Il comprit et dit qu'il en était de même pour lui. La jeune fille le serra dans ses bras et ils se séparèrent. Elle le regarda disparaître dans l'horizon rosée par le coucher de soleil et s'en retourna sur la plage.
Là, l'inconnue ouvrait lentement les yeux…

" Tu vas mieux ? "

Regard ahuri…
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MessageSujet: Re: Quand les Souvenirs reviennent...   Quand les Souvenirs reviennent... Icon_minitimeDim 20 Avr - 19:10

L'ange se pencha sur moi, une lueur de compassion dans le regard. Je levai la tête et remarquai des tracés bizarres sur la roche que je ne cherchai pas à identifier, une douleur désagréable irradiant mes yeux. Mais si j'avais voulu, je n'aurais pas pu, je voyais flou.
Plus intense encore que ma douleur oculaire, mon ventre envoya des ondes de souffrance dans tout mon corps, sans que je sache pourquoi. Jusqu'à ce qu'un grognement sourd en jaillit. Depuis combien de temps n'avais-je pas mangé ? Deux jours ? Trois jours ? Une semaine ? Je ne savais plus. Et j'avais mal. S'accumulant à tout cela, une grosse fatigue pesait sur mes épaules.
C'était ça la mort ? Non, je n'étais pas morte, je mourrais. Lentement.
L'ange me prit par la taille et s'envola, loin dans le ciel, me faisant subir un violent changement de température qui m'acheva. Je m'évanouis. Dire "Je tombai dans les pommes" aurait excité encore plus mon estomac affamé.

¤

De l'eau salée me rentra brusquement dans les narines et dans les yeux. Je crois que je vais rester tranquillement dans la compote. Miam.

¤

Le temps n'a plus de prise sur moi. Le temps n'agit pas sur les fous.
En fait je ne suis pas folle. Juste complètement détraquée. La voix est partie, la voix bizarre qui me faisait mal.... J'ai toujours mal. Mais ça va mieux maintenant. Avant la voix... Y'en avait une autre...
Ah oui. Un ange. Un rêve, encore... Est-ce que je vais mourir ? Je n'aurais jamais dû venir ici. Si je meurs maintenant, je vais mourir seule. Cet endroit est carrément infernal. Je veux pas mourir seule. Falaises de malheur... Si je survis, je pourrais peut-être mourir avec Vir, non ? Je voudrais partir d'ici. Vir va-t-il mourir tout seul ? Suis-je obligée de rester ? Je veux pas que Vir meurt. Je voulais aller à la forteresse Wergen. Il est gentil Vir. Y'a du sable suir cette falaise. C'est mon seul ami. Du sable et de la roche. Et l'ange ? Et l'ange ?

¤

Ech. Ça commence par ech. Ou ecch.... Ecchymose ou écho ? Les deux mon général. Je suis une montagne et mes pensées se répercutent, diffractant leur son néfaste à l'infini. Ma souffrance est multipliée par 1000. C'est purement scientifique... Peut-on avoir des ecchymoses à l'âme ? Ça c'est pas scientifique. Purement imaginaire. Le fruit d'un cerveau malade...

¤

L'éveil d'un oiseau était-il gracieux ? Je n'en savais rien.... Ma seule certitude était que le mien fut difficile. Rien de mieux qu'une bonne dose de douleur pour commencer la journée. La nuit, pardon.
Le ciel d'un noir d'encre était déjà recouvert d'étoiles.
Mon ange gardien était assise tranquillement sur un rocher en train de.... bavarder avec un dauphin ! Sois je n'était pas encore éveillée, soit j'étais morte.
Je m'approchai en combattant énergiquement un foudroyant mal de tête et fit un signe de main à l'animal en lui souriant.
C'en était fini de moi j'étais irrémédiablement folle.

" Ca va mieux ? "

" Euuh... C'est ça le paradis ? Y'a erreur sur l'adresse, je ne suis pas un mammifère marin. Et oui, je vais m.... Non, je ne vais pas mieux. Quelqu'un a une pomme ? A moins que l'on ne puisse manger que des algues ici... "

Non, je n'étais pas sarcastique. Ca s'appelait adaptation. Et puis quand on est fou, on peut se le permettre.
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MessageSujet: Re: Quand les Souvenirs reviennent...   Quand les Souvenirs reviennent... Icon_minitime

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