Le conteur et ses histoires...

Un pas, deux pas, trois pas…
Des lumières de ci de là, un peu partout autour de moi.
Je lève les yeux vers les étoiles… Mais… Où sont passées les étoiles ?
Elles ont disparu… Les lumières de la ville les laissent disparaître…
Plus je regarde autour de moi, plus je me dis que je n'aime vraiment pas la ville… Tout ce vacarme assourdissant, tous ces gens, ces bousculades… Aïe ! Qu'est-ce que je disais… Je m'éloigne lentement de la rue principale, veillant à ne pas rentrer dans un ivrogne sortant du bar le plus proche. Loin… Le plus loin possible.
Arrivée dans une rue reculée, je m'assoie, observant attentivement les Jiadiens marcher un peu partout dans les rues, courir vers leur maison, vers leur bar ou vers leur rendez-vous du soir. Je me dis que cette ville pourrait être magnifique… Toute cette verdure encadrant les rues, les belles lumières jaunes et rouges qui clignotent, la joie et l'ambiance rassurante du lieu… Il faut avouer que Jiade a un certain charme. Dommage que les habitants irrespectueux la pollue jour après jour. Tant pis… Mais bon. Il faut faire avec les mentalités et ne pas essayer de les changer… Le risque serait trop important pour tout le monde. Surtout pour la guerre menaçant d'éclater à tout moment.
Pourquoi cette guerre ?
Pourquoi toujours le combat, les terres et l'argent ?
Quand je regarde autour de moi, je vois uniquement des gens, de différents Yrds, de différentes doctrines, de différentes convictions… Qui s'amusent, rigolent et parlent ensemble.
Pourquoi la vie ne pourrait pas être comme ça, toujours ?
Pourquoi faut-il que le sang coule ?
Pourquoi tant de pourquoi… Qui n’ont pas lieu d'être.
Une voix douce et calme parvient à mes oreilles. Je m'avance vers elle et aperçoit un regroupement important de personnes entourant un seul homme dans une taverne. J'entre... Les cheveux roux encadrent son visage au teint pâle. Ses yeux profonds semblent perdus dans les pensées… Perdus dans son récit. Cette légende… Elle ne rappelle rien. Je décide alors d'écouter son histoire. Vu que je n'ai rien d'autre à faire. Je m'assoie, le plus loin possible du monde, mais assez proche pour entendre clairement cette histoire.

- Bonsoir, jeunes gens. Cela fait longtemps que je n'ai pas eu de public. Je vivais à travers Alnaïva pour vous trouver de nouvelles histoires. Vous êtes venue nombreux pour voir le vieux Xen. Très bien, je vais vous raconter la terrible histoire de Nexirien. Un jeune homme qui fut maudit par les Yrds et qui les maudits a son tours. Nex était un jeune homme d'une douzaine d'année, il vivait tranquillement avec une bande d'ami, cinq amis indissoluble. C'était les meilleurs, aucune amitié n'était aussi forte. Mais, le pauvre Nexirien fut maudit par les Yrds, sa joie et son amitié les rendaient jaloux. Ses quatre amis choisirent chacun un différent dieu, et a cause de la guerre, s'entre déchirèrent, laissant le pauvre Nex au milieu. Déchiré, détruit. Sa volonté se brisa et son cœur devient froid, froid comme la glace. La malédiction ne s'arrêta pas la. Nex commença à dépérir, il devenait squelettique. Lorsqu'il eu atteint sa 25 année, ce n'était qu’une espèce de mort qui vivait toujours. On entendait sa voix crié tous les soirs, crié sa colère, maudissant les Yrds qui l'avait maudit. Puis un jour sa voix fit comme son corps, elle se brisa. Plus personne ne l'entendit. Ce n'était plus qu'un amas de chair qui marchait. Voila, voila ce que font les dieux Yrds de ceux qui sont heureux !

J'étais suspendue aux lèvres de ce jeune homme. Il avait un talent de conteurs impressionnant… Je le regardais, j'écoutais son histoire. A la dernière phrase, le sourire de mon visage s'effaça. Il présentait les Yrds comme des sacrifices, comme des choses horribles… Je ne pouvais supporter. En plus, étant Inhyrdite, il ne les connaissait pas. Il ne NOUS connaissait pas. Je me levai et m'éloignai rapidement, sans entendre les remarques qui suivirent. Je marchai encore pendant un petit moment avant de remarquer que j'étais revenue au lieu du conte, juste devant la porte que j'avais fortement claquée en sortant…
Je m'éloigne de ce lieu. Les préjugés… Tsss… Horreur.
Je continue de marcher, le regard furtif, tous les stands entreposés étaient plus intéressants et étranges les uns que les autres. Je regarde un peu partout autour de moi, je m'arrête pour observer une jeune femme faire un numéro ardu à dos de cheval. Elle devait le lancer au triple galop avant de se mettre debout sur son dos. Elle montait à cru. Puis, saisir des bâtons lancés par la monture. Etant Wergenite, elle devait les enflammer et jongler avec ensuite. Elle réussit le numéro parfaitement sous les applaudissements de toutes les personnes qui s'étaient regroupées durant le spectacle. Ahurie, j'applaudissais très fort, impressionnée.
Puis, je me retirai, seule dans un coin d'une ruelle perdue dans les allées tortueuses de la capitale. Je marchai seule, la tête rentrée dans les épaules, masquée d'une capuche marron foncée. Elle s'approchait de la sortie de la ville, pour pouvoir enfin s'envoler, lorsqu'elle aperçut un homme, seul dans le noir, qui l'avait apparemment déjà vue avant qu'elle ne l'aperçoit. Elle s'avança vers lui et reconnut ses cheveux de feu.
Le conteur…
Elle s'approcha, d'un pas décidé, vers celui qui avait rabaissé de cette façon si brutale ce qu'elle était. Elle se plaça devant lui, les mains sur les hanches, le regard dur.

" Ce que tu as dit sur les Yrds, dans ta légende, tu le penses aussi ? "

Il ne pouvait pas la reconnaître, son visage masqué par la capuche.
Silence…

Silence…
Enfin, s'il était possible de parler de silence vu le brouhaha impressionnant qui montait de la rue principale. Ce bruit à la fois rassurant et énervant. Obligé d'hurler pour se faire entendre de son interlocuteur… Mais persuadé que l'on ne risquait rien. Oui… Ce bruit étrange… Des fois on s'en serait bien passé, mais d'autre fois on était heureux qu'il soit. Un bruit dont personne ne savait quoi penser… Mais que tout le monde connaissait. Après tout… Qui n'avait jamais visité la capitale, au moins une fois dans sa vie ? Personne… Ou alors les gens qui adorent être seuls. Mais qui adorent vraiment… Bon. Arrêtons de parler de ça. Après tout, tout le monde se fiche des analyses sur le bruit de la ville…
Je lève les yeux, je les ouvre… Où suis-je ? Que fais-je ici ? Soudainement, tout me revient en mémoire… La légende sur les Yrds, sur cet homme dont le nom s'est depuis longtemps effacé de ma mémoire, ce conteur aux cheveux de feu, cette rencontre dans la ruelle, de nouveau le conteur… Oui. Voilà… Je suis dans une ruelle reculée dans la ville de Jiade avec cet homme qui pense tant de mal de ma raison de vivre. D'accord… Ca commence bien.
Alors, je me concentre à nouveau… J'ai posé une question apparemment. Laquelle déjà ? Ah oui ! S'il pensait lui aussi ce qu'il avait dit sur les Yrds… Il faudrait vraiment que ces moments d'absence cessent, avant qu'ils ne me causent du tort…
Je me tourne vers lui, il est assis dans un coin de la ruelle, juste devant moi. Quelques mètres nous séparent encore… Peu de chemin à parcourir.
Silence brisé.

- Bien sur que j'y crois. Cet histoire est réelle, mademoiselle.

Laÿla observa ses yeux sourirent pour lui. Elle remarqua qu'il n'avait pas bien compris la question, mais voyant qu'il allait continuer, elle n'eut que le temps de glisser un léger…

" Je n'en doute pas. "

… Avant que la conversation ne reprenne. Il enchaîna plusieurs paroles comme quoi il connaissait cette histoire sur le bout des doigts, il n'avait rien inventé. Il semblait tellement absorbe par ces explications qu'il ne remarquait plus rien d'autre. Empli de convictions inébranlables que Laÿla était prête à faire totalement changer. Et elle utiliserait tous les stratagèmes possibles et imaginables. Quoi que… Peut-être pas quand même.
Il termina une phrase. Silence. Enfin… Si l'on pouvait toujours parler de silence… Bien que, la nuit tombée depuis déjà plusieurs heures avait fait fuir un nombre assez important de fêtards du soir. Il ne restait plus que quelques personnes dans les rues, profitant des derniers spectacles dévoilés au public pour la énième fois, des derniers stands ouverts pour faire de derniers achats de souvenir. Surtout des étrangers… Alors oui, ils avaient bien besoin de tous ces souvenirs pour faire plaisir à leur famille, pour prouver qu'ils sont venus à Jiade, pour se rappeler de ce voyage plein de cris, de joie et de rires. Si tout le monde était aussi insouciant, le monde se porterait mieux. Sans cette guerre inter-Yrds… Sans toutes ces choses horribles que tous les innocents sont obligés de supporter, si bien qu'ils deviennent effrayés, si bien qu'ils désignent les Yrds comme des horreurs faîtes pour détruire le monde…
Justement…

- Oui, car Nex... Nex est moi et je suis Nex. Les Yrds ont volé tout ce que j'avais de plus cher, je ne sais pas si ils m'ont maudit, mais ce n'est que de la broderie de conteur. Je sais juste que ma vie fut détruite par ces crétins de "Dieux", et leurs foutue guerre a la noix. Pourquoi s'entre déchirent ils ? Je ne suis qu'un résultat de leur stupidité. Dites moi, vous qui aimez un Yrds, pourquoi cette guerre ? Pourquoi ne s'entendent t'ils plus comme il y'a longtemps ? Je ne sais rien des Yrds, je n'ai pas besoin de les connaitre, chacun a ses idées, mais pourquoi ne peuvent ils pas cohabiter ? Et pourquoi
ont ils voulurent que chacun de mes amis aient un Yrd différent ? Je n'en sais rien, je ne peux le savoir, alors, je les maudits, car je n'ai que ça à porter de main. Je ne suis qu'un petit humains, et eux sont des Dieux, ils jouent avec le monde, et je ne pourrais rien y changer, alors je fais juste ce que je peux faire. Je les maudits.

Laÿla aperçut les larmes qui naissaient dans les yeux du conteur, un air triste s'affichant sur son visage. Elle n'en vit aucune couler, et elle savait parfaitement qu'aucune ne coulerait… Mais elle aussi comprenait désormais que cette guerre stupide n'avait vraiment rien de bon pour la société… Il fallait arranger ça, elle ne pouvait plus supporter, elle, en tant qu'Elue, d'être une des causes de peine chez les Alnaviens.
Elle dégagea son visage, dévoilant ses longs cheveux bruns, les laissant couler dans son dos à la manière d'une cascade sombre et chaude. Elle planta son regard dans celui du conteur, ses yeux foncés dégageaient une chaleur rassurante, quelque chose de fort qui donnait presque envie de sécher ses larmes. Ce regard qui maintes fois avait réussi à faire changer les gens, à les rendre heureux… Ce regard qui apportait la joie même si elle était malheureuse. Ce regard qu'elle dévoilait toujours pour les moments où tout dérapait, où tout allait mal. Celui qu'elle voulait voir dans les yeux de toutes les personnes du monde.
Son regard…
Elle observa un peu autour d'elle avant de revenir vers le conteur, pesant ses mots… Elle réfléchissait à ce qu'elle pourrait dire, à ce qu'elle POUVAIT dire.
Après avoir mis un peu d'ordre dans ses pensées, elle se souvint des paroles du conteur, comme il les avait prononcées, exactement…
Alors, elle commença…

" Je m'en doutais… Le nom était tellement ressemblant… Je ne sais pas pourquoi… Ca se voyait dans ta façon de conter cette légende. Ces crétins de Dieux, comme tu dis, ne sont pas tous aussi ignobles que la façon dont tu les décrits. Justement… Au contraire. Je suis un de ces " Dieux ", même si je n'ai rien d'une déesse… Et je me pose les mêmes questions. Si c'était en mon pouvoir, crois-moi, je ferais cesser cette guerre… Parce que je suis contre la tristesse, contre le sang qui coule. Je suis la vie. Je voudrais revenir il y a bien longtemps, lorsque tout allait bien… Je voudrais tout arrêter. Je ne sais pas ce qui a fait que tes amis soient partis chacun de leur côté, je ne sais pas pourquoi ils se sont déchirés ainsi. Mais les raisons de cette guerre sont tellement… Brutes, tellement compliquées, que j'ai moi-même du mal à toutes les comprendre. Je suis désolée de ne pas pouvoir t'éclairer plus que ça… "

Puis, elle ferma les yeux. Espérant que ces mots avaient atteint leur cible. Espérant seulement avoir arrangé les choses, au moins un tout petit peu… Mais… Rien n'était aussi simple, sinon le monde serait plus beau.
Elle tourna encore les yeux vers un recoin sombre, puis, elle se leva. Refusant de rester assise là, sans rien faire, regardant cet homme attristé par sa faute, en partie…
Tout le monde était parti désormais. Il ne restait que les teneurs des stands, les artistes, qui rangeaient leur matériel avant d'aller boire un coup, pour fêter les rentrées de la soirée, dans leur taverne favorite. Elle connaissait cette rengaine par cœur pour l'avoir observée tous les soirs. Mais, ça, elle n'y avait pas eu droit tous les soirs… Heureusement.
Elle rouvrit les paupières en même temps que les sons quittaient sa gorge.

" Pourquoi les maudits-tu ? Pourquoi n'essayes-tu pas de les comprendre ? Tu devrais… Prends exemple sur tous ceux qui souffrent en silence… Continue d'y croire. Surtout… Continue d'y croire. "

Les derniers artistes entrent dans la taverne.
Cette fois ci… On peut parfaitement parler de Silence…

[ Désolée du temps de réponse... C'était la folie ces temps ci ! ]

Silence...
Discussion...
Silence de nouveau avec cet homme...
Une discussion de deux sourds qui n'arrivent à se comprendre...
Encore...
Encore...
Plus les mots fusaient, plus les sentiments de l'homme face à moi se faisaient comprendre. Mais lui... Lui n'arrivait pas à comprendre le fond de ma pensée. Lui n'essayait même pas de savoir pourquoi elle pensait comme ça. Lui... Lui n'avait que SA façon de penser, SES idéaux, SA doctrine et SES illusions... Et rien, jamais, ne pourrait le fait changer d'avis... Tant pis. De toute façon, qu'il déteste les Yrds ou non... Cela ne changerait rien. Je n'allais pas me laisser influencer par cet homme étrange qui raconte sa vie dans ses contes... Essayant de corrompre tous ceux qui ne pensaient pas comme lui... Mais aucune importance ! Qu'il corrompe tous les gens qu'il voulait, s'il arrivait à les faire changer leur façon de penser, alors ils n'étaient tous que des pantins stupides et incapables... Dont les Yrds n'avaient aucunement besoin... Alors autant qu'il nous en débarrasse après tout.
Silence de nouveau...
Ses mots, comme des flèches invisibles, entraient par une oreille et ressortaient par l'autre, mais laissant une trace marquante de vérité et de souffrance. Une trace horrible... Quelque chose de tellement douloureux que même mon cœur se serra à l'entendre... Alors, je levai les yeux... Je regardais cet homme si sûr de lui, si étrangement rassurant, tellement convaincant... Mais moi, trop forte, trop vide... Trop insensible à toutes ces choses du monde extérieur. Je reste enfermée seule, toute la journée. Voilà les idéaux de trop de personne. Les Elus ne sont pas comme ça, ils agissent pour empêcher la guerre, ils sauvent des vies et ne passent pas leur temps dans leur forteresse à se faire soigner par les servants. Mais soit.

Alors que Laÿla, plongée dans ses réflexions, n'écoutait pas du tout le conteur, il avait continué de parler sur ses douleurs et son enfance...

- Eh bien, jeune dame, il vous faut une ancienne vie comme la mienne, pendant une quinzaine d'année, j'ai connue le bonheur d'avoir des amis fidèles, des liens solides, que rien ne pouvait fracasser. Mais... Mais vos dieux, vos dieux on tous détruit. Je veux bien qu'ils ne sont pas toujours des crétins qu'ils peuvent devenir très bien. Mais ils ont commis les fautes de détruire tout ce sur quoi j'avais basé ma vie, mes amis. Ils m’ont détruit, laissant derrière eux qu'un ramassis d'homme cassé. Alors voila pourquoi je les maudits, pourquoi je ne souffre pas en silence. Parce qu’ils m’ont tous pris, je n'ai plus rien que mon statut de conteur. Ceux qui souffrent en silence ne sont que des imbéciles, ils pensent qu'attendre changera les choses. Mais, la stupidité des grands Dieux ne s'achèvera jamais, la guerre continuera. Donc, attendre gentiment que ça se passe ne résoudra rien. Je ne peux rien faire pour arrêter la guerre, alors je les maudits, espérant qu’ils m’entendront, et qu'ils essayeront d'arrêter cette guerre.

Le début de son discours tira à Laÿla un rictus de colère. Elle pesa ses mots, lentement, laissant une espèce de suspense plané sur les deux ombres qu'ils formaient dans la nuit noire. Elle se demandait comme cet homme pouvait être aussi... égocentrique. Pensait-il qu'il était le seul à avoir vécu une enfance horrible ? Ben voyons ! Il ne manquerait plus que ça.
Elle voulut parler lorsqu'il reprit la parole, enfin... Lorsqu'il commença à reprendre la parole. Laÿla le coupa joliment dans son élan en se retenant de hurler sa rancœur à la tête de l'homme.

" Il me faudrait une vie comme la votre ? Parce que vous pensez que la mienne était faite d'or et de bijoux ? De diamants en tout genre, de joie, de bonheur et de pouvoir ? Mais vous vous trompez. Arrêtez donc de vous morfondre sur cette ancienne vie qui fut la votre, mais qui ne l'est plus. Votre passé est achevé, rien ne peut plus rien arriver. Si vos amis sont partis, c'est que vous n'avez rien fait pour les retenir, sinon, la guerre entre les Yrds ne brise pas d'amitié, jamais. La votre ne devait pas être solide du tout... Mais oubliez tout ça ! Oubliez cette histoire, c'est passé, fini, terminé, achevé tout ce que vous voulez, mais plus rien ne peut vous rattraper ! Vous ne savez rien de moi, vous ne connaissez rien de mon passé, de MON histoire ! Et ce n'est pas ce soir que je me confierais à vous. Sachez seulement que moi, un jour ou l'autre, mon passé me rattrapera, alors je voudrais partir et rejoindre tous ceux qui sont partis et ne reviendront pas ! Vous ne comprendrez jamais ce que c'est de vivre dans l'ignorance. Mais je préfère vivre ainsi que pleine de convictions stupides et infondées ! "

L'homme baissa la tête. Laÿla lui jeta un regard méprisant, et il fit comme s'il ne la voyait pas. Jamais elle ne s'était énervée de la sorte, mais là... Le trop-plein d'énergie remontait en elle et sortait comme une météorite. Toutes ces choses... Ce passé qu'elle veut retrouver, elle fait tout pour, mais rien ne marche. Un jour, elle devra aller sur l'Île du Destin. Elle devra lire son destin... Sinon, ses remords la rongeront toujours...
Silence...
Brisé.

- Vous savez surement que je suis Inhyrdite... Je ne sais donc pas ce qu'un Yrd peut faire de bien, je ne sais que leurs faces mauvaises donc je ne peux que les maudire.

Ben voyons ! Et puis, comme on ignore, on maudit ?
Il serait temps qu'il grandisse...

" Et, donc, comme vous ne savez pas, vous ne pouvez que les maudire ? Vous pensez comme un homme buté ! Si vous ne savez pas, alors ne jugez pas. "

Avant qu'elle n'ait eu le temps de finir, il enchaîna.

- Allez savoir pourquoi, je ne souhaite pas avoir d’Yrd, jamais.

Heureusement.

" Allez savoir pourquoi, je préfère que vous ne preniez pas d'Yrd, jamais. "

Et elle tourna les talons.

Xen ne fut pas offusqué, non, il comprenait parfaitement Laÿla. Jamais il n'aurait du lancer ses mots, ses paroles n'aurais jamais du sortir de sa bouche... Il la retient au dernier moment

- Excusez moi. Je... Je n'aurais jamais du comparer ma vie a la votre. Effectivement, je ne sais rien de vous, je ne fait rien que me plaindre. Je suis un têtu totalement fixée sur mon idée. Je ne regarde pas plus loin que le bout de mon nez... Et cela, je pense que je le fait... parce que ... j'ai peur... Peur de voir la vérité. Car... en fait... l'histoire est faussée par juste un minuscule détail... Un seul...

Il se tu, tremblant comme une feuille, ses douloureux souvenir lui remontait dans sa conscience. Trop enfouie il l'assaillait de toute part, le remords le reprenait.

- J'aurais du... choisir un Yrd... mais je ne l'ai pas fait... Mes... Mes amis se sont déchirés... pour ça... parce que chacun voulais me voir avec lui... Et moi je savais pertinemment... que si je choisissais... j'aurais pus sauver notre amitié. Mais je suis resté Inhyrdite... Tous cela... c'est entièrement ma faute...

Il s’assit et pris ses jambes, les bloquant contre son ventres, répétant : "de ma faute, c'est de ma faute...". Ses jambes se mouillaient de ses larmes. Il resta la. Bloquer par ses souvenirs et sa trop grande folie. "De ma faute, c'est de ma faute"

[ Punaiiise ! J'suis vraiment désolée du retard Xen'... J'avais totalement oublié ce Rp... Ohlala... Encore désolée !! ]

Alors qu'elle s'en allait avec une nonchalance outrageante, Laÿla ne se retournait pas, je jetais aucun regard en arrière pour voir une dernière fois cet homme étrange et tellement sûr de lui, tellement sûr de lui qu'il en devenait égocentrique. Ce qui avait le don impressionnant d'énerver la jeune femme. Mais, comme elle s'en doutait un peu, il la retint en l'attrapant par le bras, mais laissant assez de leste pour qu'elle puisse continuer sa marche vers la lumière. Il lui laissait le choix... Elle apprécia beaucoup ce geste et fit demi-tour pour revenir vers lui. Il semblait tellement désespéré...

- Excusez moi. Je... Je n'aurais jamais du comparer ma vie a la votre. Effectivement, je ne sais rien de vous, je ne fait rien que me plaindre. Je suis un têtu totalement fixée sur mon idée. Je ne regarde pas plus loin que le bout de mon nez... Et cela, je pense que je le fait... parce que ... j'ai peur... Peur de voir la vérité. Car... en fait... l'histoire est faussée par juste un minuscule détail... Un seul...

Les larmes commençaient à perler. Ses phrases se faisaient de plus en plus hésitantes, secouées de sanglots discrets et refoulés. Il voulait parler, mais c'était comme s'il ne trouvait les bons mots pour dire ce qu'il ressentait.
Laÿla se rassit à ses côtés, gardant malgré tout ses distances. Elle avait les yeux dans le vague, attendant la suite de cette explication branlante.

- J'aurais du... choisir un Yrd... mais je ne l'ai pas fait... Mes... Mes amis se sont déchirés... pour ça... parce que chacun voulais me voir avec lui... Et moi je savais pertinemment... que si je choisissais... j'aurais pu sauver notre amitié. Mais je suis resté Inhyrdite... Tous cela... c'est entièrement ma faute...

C'était donc ça... Le choix. Le déchirement, encore et toujours. Toujours mieux de choisir celui ci ou celui là. Il n'y a pas un choix meilleur qu'un autre, car, après tout, rien n'aurait changé.
Il continuait de geindre en pleurant et répétant que tout était sa faute. Laÿla voulait le consoler... Il fallait qu'il comprenne.

" Mais... Réfléchis... Si tu en avais choisi un, les autres se seraient battus par jalousie. Chacun aurait voulu te faire changer et venir avec lui... Tu n'aurais pas pu éviter la guerre, tu n'aurais rien pu sauver... Tu ne dois pas tout prendre sur toi, tu n'as rien fait. Ne pas en choisir un plutôt que les autres est sans doute le meilleur choix que tu aies pu faire. Tu aurais gâché encore plus l'amitié déjà détruite... Tu n'aurais pas pu. "

Elle posa une main accueillante et rassurante sur l'épaule du conteur avant de fermer les yeux. Elle prit une intense respiration et se détendit.
Attendant sa réaction...

Elle aurait voulu calmer ces larmes qui continuaient d'inonder les joues du conteur. Elle aurait voulu pouvoir le faire aller mieux, pouvoir lui rendre enfin ce sourire qu'il avait lorsqu'il avait conté son histoire, devant la foule. Elle aurait tant voulu lui venir en aide. Mais ses paroles ne semblaient pas changer grand chose.
Elle se tut soudainement, le conteur ne réagit pas. Il réfléchissait, on dirait. Il ne comprenait pas, les mots suivants le prouvèrent. Il ne savait apparemment pas comment prendre les événements.

- Oui... Mais... Cela m’aurait donné un ami... Même si nous n'étions plus quatre, au moins je n'aurais pas été seul. Je n'aurais pas fait les bêtises qui m'ont conduit jusqu'ici... Je n'aurais pas maudit les Yrds, je serais peu être différent. Je ne serais peu être pas un conteur... Je ne serais... pas ... un conteur...

Elle le regarda avec un air compatissant, gentil. Elle s'approcha un peu de lui assise sur ce banc minuscule. Elle posa une main rassurante sur son épaule.

" Mais... Si tu te sens seul... On peut devenir amis. "

Cela sembla le remonter. Ou alors il avait réfléchi sur la chose, il se leva. Ses larmes avaient enfin quitté ses joues et elles retrouvaient peu à peu des couleurs. Il s'écria.

- Vous avez Raison Laÿla, même si j'avais choisi un Yrd ce serais pareil. Et puis je ne serais pas passé par tous ce que j'ai faits. Et je ne serais surement pas un conteur hors du commun aujourd'hui. Je serais surement triste et j'aurais peu être un vide au fond de moi.

Elle lui adressa un grand sourire joyeux. Il avait enfin compris, elle en était heureuse. Ils se regardèrent longtemps puis, il dit enfin.

- Encore une fois je m'excuse de mes dires de toute a l'heure, vous êtes sage et bonne conseillère merci encore Laÿla.

Elle le regarda, gentiment. Il s'inclinait devant elle, elle se demandait bien pourquoi. Elle dit alors.

" Ce n'est rien. J'espère avoir réussi à t'aider ! Et aussi... Tu peux me tutoyer... "

Le silence fut si court qu'on aurait pu le croire absent.

- Dites moi, vous avez écouté mes contes tout a l'heure... Vous ont il plut ? Enfin, les façons dont je raconte ? Voulez vous en connaitre d’autre ?

Elle continuait de sourire. Heureuse désormais. Elle acquiesça.

" Ca me ferait très plaisir. Tu racontes les histoires avec vie et joie, on a l'impression que tu les vis en même temps, et on a l'impression de les vivre... "

Elle s'assit, attentive, tandis qu'il prenait place devant elle.

Tranquillement Xenirien sourit.

- Tu es une précieuse amie... Tous ceux qui sont proche de toi doivent t'apprécier Layla.

Puis il s'assis en face de l'élue et commença son petit conte.

- Bien... Cette histoire se déroule dans un autre monde avec d’autres dieux. On y connaissait un homme... Une légende... Ce Mythe vivant avait une particularité qui lui avait valut sa réputation. C'était un sourire fort charmant et fort beau qu'il affichait tous le temps. Il avait une aura de confiance qui régnait autour de lui. Tout le monde l'appréciait, et il ne décevait jamais personne. Bien que beaucoup de femmes, charmées par son sourire, lui proposaient leurs mains, il ne se maria jamais, n'y eu aucune aventure amoureuse. Les dieux étaient jaloux de sa renommée. Mais il ne lui faisait rien car cet homme incitait le monde qui l'entourait à les prier car seul eux réussissaient à les faire vivre une douce et calme vie. Tous les dieux le respectaient en même temps qu'il le jalousait. Seul une déesse l'adorait, l'adulait même. Ce culte finit en amour... L'homme lui n'en savait rien. Il restait chez lui. Mais un jour, la déesse vient le voir en songe. Elle était aussi belle qu'en réalité, une douce jeune femme aux ailes d'ange... elle se prénommait Arhia. Ils discutèrent longtemps ensemble. Bien que c'était un songe la légende savait que la déesse existait. Après plusieurs rencontres, l'homme, au comble du bonheur, était charmé par cette douce femme. Ce fussent ce que les humains appellent communément "Le Coup de Foudre". L'homme adorait la jeune déesse car elle avait une force, une joie, un sourire hors du commun. Tous, il aimait tous. Un jour lors d'une de leur rencontre, il la demanda en mariage. Alors d'un coups, il se réveilla et eu la belle femme en face de lui. Les yeux en larmes, des larmes de joie. Calmement l'homme au sourire tendre sortie une belle bague, la passa au doigt de la douce Arhia. La déesse emplie de joie embrassa son fiancé. Quelques jours plus tard, Elle l'emmena chez elle, dans le domaine des Dieux. Tous les frères et soeur le félicitèrent, montrant un grand respect envers ce dernier. En retour, il leurs dit que sans eux, sans tous les Dieux, jamais il ne serait devenu l'homme qu'il était aujourd'hui. Car le sourire qu'il donnait chaque jour à la personne, il le dédiait aux dieux. Toucher par ces propos, les dieux furent tous d'accord pour qu'il deviennent l'un des leurs. Ainsi le jour des noces de l'homme au sourire et d'Arhia fut aussi le jour de l'avènement du dieu de la joie, du bonheur et de la fidélité. Ainsi depuis quelque année dans ce monde parallèle, tous les gens honorent en plus un nouveau dieu. Ce Dieu s'appelait Zetyde.

Montrant que son histoire était terminée, il sourit à Layla.

- Voila. Comment trouver vous mon conte? C'est de ma création.